Bras en croix, torse déchiré, décapité
À ses racines, je m’incline.
Je ne sais par quelle tempête
Ce héros a perdu la tête
Coeur écorché
Coupé de sa forêt
Fier il se dresse
Ses branches l’épaulent
Sa nudité le transfigure
Où sont passés les regards qui se confortent à sa vie
Faut-il abattre laideur et difformité
Comme les estropiés il dérange
Dans sa grotte à ciel ouvert
Nids d’oiseaux, haltes d’écureuils
Dans son ventre ligneux, des trésors
Autour de sa taille, on danse ses recommencements
À l’hiver de sa vie, son automne plaît encore au ciel
Pendant que mon cœur se réchauffe à son bois
Ma tendresse lui fait tourner la tête